«Si vous ne changez pas de mode de gouvernance, il ne sert à rien d’emprunter ou d’injecter de l’argent», dit-il. C’est pour cela que «le plan d’action du gouvernement place l’équation politique au premier rang des chantiers ouverts», affirme l’invité de la rédaction qui explique que «la crise en Algérie est d’essence politique avant d’être économique et financière».
Concrètement, explique M. Belhimer, la démarche du gouvernement vise «à réhabiliter les institutions de l’Etat, fortement menacées par 20 ans de gabegie», en insistant, particulièrement, sur la nécessité de «renouer avec le système de suffrage universel et de couper la relation entre l’argent et l’exercice du pouvoir».
«Il faut mettre en place un système de gouvernance représentatif qui associe démocratie participative et démocratie représentative» par le renforcement du «lien entre une mobilisation sociale et populaire avec la représentation politique», développe-t-il.
Pourquoi «ça va être difficile de récupérer l’argent détourné» ?
A une question sur la restitution des capitaux détournés à l’étranger, le porte-parole du gouvernement reconnait qu’il sera «difficile de récupérer l’essentiel de cet argent». C’est parce que, explique-t-il, "nos oligarques investissent leur argent surtout en France" où la loi «hypocrite» évoque la possibilité de récupérer les capitaux détournés, non pas pour les restituer aux pays d’origines, mais pour les verser dans le trésor public français ou dans un fond destiné à financer éventuellement l’agence de coopération et d’aide au développement.
Le gouvernement ne compte pas, pour autant, baisser les bras, «un dispositif sera mis en place sous l’autorité du ministère de la justice», annonce le ministre de la communication.
Médias : «pour une liberté apaisée»
«Je prône comme cadre commun d'exercice du métier de journaliste, une matrice qui repose sur l'équation liberté-responsabilité», a répondu le ministre à une question sur sa stratégie pour le secteur de la communication. Se disant favorable pour «l’abolition du système d'agrément», le ministre souhaite l’instauration d’une liberté «apaisée» et «responsable».
L'activité des médias audiovisuels et électroniques nécessite un «encadrement juridique», affirme, par ailleurs, le ministre en annonçant que les chaînes de télévision relevant du secteur privé seront «de droit algérien». «Nous allons mettre dans la mesure du possible un système qui les mettra sur le satellite algérien ALCOMSAT1», avance-t-il.
«Parallèlement, nous allons encadrer l'activité de la presse électronique qui réunit pour le moment quelque 150 sites», a fait savoir le ministre qui affirme, à ce propos, que des autorisations d'exercer leur ont été accordées «en attendant de les encadrer juridiquement à partir de la semaine prochaine», lors du premier atelier de réforme du secteur de la communication, prévu jeudi prochain.