Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab a plaidé, samedi à Alger, pour l'importance de définir toutes les raisons qui incitent la jeunesse algérienne à la migration clandestine (harga).
Présidant, en compagnie du ministre de la Communication, Djamel Kaouane, l'ouverture de la rencontre nationale sur «Le phénomène de la migration clandestine des jeunes Algériens vers l’étranger - réflexions et solutions», initiée par la Ligue algérienne de la pensée et de la culture, le ministre a estimé que ce phénomène est «une tragédie» nécessitant la mobilisation de tout un chacun pour trouver des mécanismes susceptibles d'y mettre fin, mettant en avant la démarche de l'Etat pour la protection de ses jeunes et la poursuite de tous les auteurs complices dans l'organisation de ce type de voyage.
La migration clandestine est un phénomène social "étranger" aux us et coutumes des Algériens, a soutenu le ministre, soulignant que la vie d'un jeune Algérien est "précieuse".
Evoquant le thème de cette rencontre s'articulant autour de l'avenir de la jeunesse algérienne et la "harga", M. Hattab a déclaré que "le fait d'évoquer et d'examiner ce phénomène avec la participation de toutes les franges de la société est en adéquation avec les prochaines étapes de notre pays à travers la mise en exergue du rôle des jeunes dans la construction de l'avenir du pays".
Pour sa part, le ministre de la Communication, Djamel Kaouane, a indiqué, dans son allocution, que la jeunesse d'aujourd'hui doit être un "exemple" à travers les modèles réussis marquant la société algérienne afin d'éviter le phénomène de la migration clandestine qui n'est qu'"une solution dramatique" pour tous ceux qui font face aux difficultés de la vie.
Des enseignants et des chercheurs universitaires, participant à cette rencontre, ont évoqué les différents facteurs socio-économiques et psychologiques incitant les jeunes à la migration clandestine, affirmant que plusieurs études et recherches empiriques ont été effectuées à travers différentes universités sur ce phénomène, lesquelles devraient être prises en considération par les autorités concernées pour y faire face.
La Ligue algérienne de la pensée et de la culture a organisé, samedi, parallèlement à la rencontre sur l'émigration clandestine, trois colloques similaires à Oran, Constantine et Ouargla pour atteindre une large catégorie de la société dans le but de la sensibiliser aux dangers de ce phénomène, et ce, avec la participation de plusieurs instances, acteurs, responsables locaux, associations et militants de la société civile, a indiqué Mustapha Bitat, président de la ligue.
Pour rappel, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire avait, la semaine dernière à l'ouverture des travaux du Forum national sur le phénomène de la migration clandestine, révélé que "La justice a ouvert en 2018 près de 200 affaires relatives à l'émigration clandestine, donnant lieu à la comparution de 344 individus, dont 24 ont été condamnés à des peines d'emprisonnement ferme pour plusieurs années", ajoutant que « 51 pages sur les réseaux sociaux faisant l'apologie du phénomène de "harga" ont été identifiées".
"Certaines parties recourent aux médias pour tenir des discours de démoralisation, de frustration, de désespoir et d'incitation à la harga à travers des messages creux incitant à l'aventure et la mort", a averti le ministre qui a appelé "ces parties à cesser de mettre en péril la vie des jeunes".